Ángel Guerra Cabrera : Cuba-États-Unis : le dialogue est meilleur

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et une délégation cubaine conduite par le vice-ministre des Affaires étrangères Carlos Fernández de Cossío et ses homologues américains se feront face à Washington. Le ministère des Affaires étrangères de l’île a indiqué que la délégation participerait à un nouveau cycle de pourparlers migratoires. En tout cas, c’est la représentation cubaine au plus haut niveau qui a tenu des réunions avec des responsables des États-Unis (UE) depuis l’arrivée du président Joe Biden à la Maison Blanche. En ce sens, le simple fait de discuter entre pays voisins est très positif à un moment où Washington donne au monde des signes d’extrême bellicisme. Contrairement à ses promesses de campagne, Biden a maintenu la politique trumpiste très dure et hostile envers Cuba et y a ajouté la sienne. Elle n’a même pas pris de mesure pour faciliter les relations entre les familles des deux côtés du détroit de Floride, ni rétabli les transferts de fonds, problèmes auxquels elle s’était engagée à remédier. Bêtement, il croit que cela va lui donner des votes cubains à Miami.

Trump a annulé la flexibilité d’Obama et avec 19 des sanctions supplémentaires, il a dirigé le blocus à des extrêmes de cruauté jusque-là inconnues. Il a même fait de la pandémie son allié et pendant les pires moments de la propagation du virus sur l’île, il a pris des mesures extrêmes pour empêcher Cuba d’accéder aux fournitures de santé et aux médicaments. Il a même rendu aussi difficile que possible l’acquisition de réactifs chimiques et d’autres fournitures pour que La Havane puisse produire ses propres vaccins. Seule la robustesse du système politique et social cubain et de ses institutions scientifiques et sanitaires, ainsi que l’héroïsme de ses hommes et de ses femmes, ont permis à l’île de créer ses propres excellents vaccins et de devenir le pays le plus immunisé au monde. On peut dire avec rigueur que, malgré tous les obstacles mis en place par les États-Unis et les terribles difficultés économiques créées par les mesures coercitives du pouvoir, Cuba a atteint un haut degré de contrôle du covid-, avec une létalité bien en dessous de la moyenne mondiale et des Amériques. Trump est allé jusqu’à réinscrire Cuba sur la fausse liste des pays qui parrainent le terrorisme, un instrument de sabotage économique capable de dissuader des milliers d’entreprises et d’entités de faire des affaires avec les pays listés. Le magnat a également retiré la plupart du personnel diplomatique et fermé le consulat à La Havane, ce qui a obligé les demandeurs de visa cubains à se rendre en Guyane et en Colombie pour mener à bien le processus, avec les dépenses onéreuses que cela implique. A cela s’ajoute que Washington a commencé à ne pas délivrer 20 mille visas annuels exigés par les accords migratoires entre les deux pays, pour lesquels il existe une dette envers Cuba de plus de 100 mille visas actuellement. Il faut également ajouter la loi d’ajustement cubain, qui fait des ressortissants de l’île les seules personnes au monde ayant le droit de rester aux États-Unis, de travailler légalement et de demander la résidence après 12 mois, une fois qu’ils ont mis le pied sur son territoire par voie terrestre. Washington est absolument responsable de la création du cocktail explosif qui a considérablement augmenté la migration cubaine vers le puissant voisin, réduite au minimum à la fin du mandat d’Obama, alors que le blocus n’a jamais été levé. C’est sûrement ce que la représentation cubaine soulignera aujourd’hui en 1959 a décidé d’être indépendant et de secouer le joug de l’injustice. Mais aujourd’hui la clôture a atteint une situation sans précédent.

Énormes difficultés pour acheter de la nourriture, grande pénurie de médicaments et de matériel de guérison, de pièces de rechange, par exemple pour l’industrie électrique, afin de provoquer coupures de courant et paralyser la production. Et à la dramatique suffocation économique, les États-Unis ont ajouté une grande offensive déstabilisatrice qui, à partir d’un système de médias anticubains spécifiquement conçu et basé à Miami, utilise également le complexe mondial des médias hégémoniques et des réseaux sociaux dans le but de faire le coup d’État. permanent qui mène à l’objectif tant attendu d’un changement de régime à La Havane.

Cuba, pour son exemple d’indépendance, sa dignité et ses réalisations politiques et sociales, est plus ennuyeux que jamais, en particulier pour les secteurs de l’empire les plus réticents à accepter la transition vers un monde multipolaire comme inéluctable. Cette attitude est encouragée par des nids de contre-révolutionnaires frustrés et vaincus comme le Centre pour un Cuba libre qui, enhardi par l’expulsion irresponsable et cynique de la Russie du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, exige maintenant la même mesure contre l’île. C’est ce que témoigne cette semaine le magazine Newsweek, mais il affirme aussi, dans un long article, qu’il existe d’autres secteurs aux États-Unis qui sont favorables à une relation normale avec La Havane.

@aguerraguerra

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