Les unionistes d'Irlande du Nord acceptent de bloquer l'installation du Parlement
Afp
Journal La Jornada
Samedi Mai 1998, p. 18
Belfast. Le Parti unioniste démocrate (DUP) a annoncé hier qu’il bloquerait le fonctionnement du nouveau Parlement en Ulster pour protester contre l’après-Brexit dans cette nation du Royaume-Uni, aggravant la paralysie politique après la victoire historique du parti républicain Sinn Fein.
Aujourd’hui, le DUP ne soutiendra pas l’élection d’un président de l’assemblée
, a annoncé son leader, Jeffrey Donaldson, dont le front défend l’adhésion de l’Irlande du Nord à la couronne britannique.
Sans la nomination d’un nouveau chef après les élections législatives régionales de la semaine dernière, la chambre autonome d’Irlande du Nord ne pourra pas fonctionner.
Celui-ci devait se réunir pour la première fois hier après la victoire du Sinn Fein, ancien bras politique du groupe armé Armée républicaine irlandaise (IRA, pour son sigle en anglais) et défenseur de la réunification avec la République d’Irlande voisine, dans la com Les débuts du jour passé 5, pour la première fois depuis la partition de l’île il y a cent ans.
Mais le DUP, désormais la deuxième force politique de la région après avoir traditionnellement à la tête du gouvernement local toujours formé en coalition avec les républicains dans le cadre de l’accord de paix du Vendredi saint de 1998, refuse de nommer un vice-Premier ministre tant que les contrôles douaniers du Brexit entre l’Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni, qui impose le soi-disant
protocole d’Irlande du Nord négocié par Londres et Bruxelles.
Donaldson a réitéré sa ferme opposition à ce texte, qu’il accuse de porter atteinte à la place de l’Irlande du Nord dans le pays. La dirigeante du Sinn Fein, Michelle O’Neill, l’a accusé d’avoir pris le public en otage
.
Sur la base de ces tensions politiques dans la région et des barrières commerciales entre l’Irlande du Nord et le reste du pays, le gouvernement britannique a demandé à l’Union européenne (UE) de renégocier le protocole en profondeur. Bruxelles ne veut faire que des ajustements
.
Londres menacée jeudi avec agir unilatéralement pour supprimer l’application de grandes parties du protocole, éventuellement la semaine prochaine, une position inacceptable
pour l’UE, ce qui pourrait déclencher de graves représailles commerciales.